Usages traditionnels
L’ethnobotanique fait un travail considérable de recherches et de recueils des usages des plantes au fil du temps et des pratiques.
Le Romarin faisait partie des plantes funéraires dans l’Antiquité. Sans doute à cause de son parfum développé et de son action puissamment bactéricide. Le Romarin apparaît dans tous les rituels de guérison, qu’ils soient magiques ou religieux. Son chapelet en bois de Romarin préserverait la jeunesse. On raconte qu’à la naissance de Jésus, Marie déposa sa cape bleue sur un brin de Romarin, dont les fleurs, tout d’abord blanches devinrent aussi bleues que l’étoffe.
Le Romarin est une simple qui a longtemps été employée pour « épousseter » la mémoire. Les Grecs et les Romains préparaient avec cette ses fleurs une eau distillée parfumée et l’inhalaient afin que « le mal soit détruit dans les esprits et cesse de jouer ses mauvais tours à la mémoire ». Et les étudiants Grecs portaient parait-il des guirlandes de romarin.
Le Dr James écrit : « Le romarin est une plante bien utile dans les affections de la tête et des nerfs… Il renforce la vue et la mémoire ». « There’s rosemary; that’s for remenbrance » dit Ophélie à Laertès. Hamlet – Shakespeare.
Il fut un temps où, dans les hôpitaux français on employait cette plante pour désodoriser les pièces et prévenir la propagation des infections. Ce qui est fort intéressant, puisque l’extrait de Romarin figure aujourd’hui parmi les ingrédients actifs de deux germicides modernes.
Cette plante chère aux jardins médiévaux a connu jadis une très grande vogue. La fameuse « eau de la reine de Hongrie », simple alcoolat de romarin, a jouit d’une célébrité inouïe. La recette en fut donnée à Isabelle, reine de Hongrie, par un ermite aussi saint qu’inconnu. Véritable eau de jouvence semble-t-il cette eau la guérit des rhumatismes, gouttes et autres infirmités dont elle était atteinte, « même elle s’en lavait le visage, ce qu’il rendit plus belle », nous dit Madame Fouquet dans son Recueil des remèdes faciles et domestiques. Elle vécut jusqu’à 80 ans après avoir retrouvé une seconde jeunesse.
L’eau miraculeuse guérit aussi un autre illustre malade, Louis XIV, « d’un rhumatisme qui lui occupait l’épaule et le bras ». Quant à la marquise de Sévigné, elle déclarait, avec l’emballement dont elle était coutumière : « Elle est divine, je m’en enivre tous les jours. C’est une folie comme le tabac. Je la trouve bonne contre la tristesse. J’en suis folle, c’est le soulagement de tous les chagrins ».
Le Romarin entrait dans beaucoup de remèdes les plus représentatifs de l’ancienne pharmacopée : le baume Tranquille, le baume Opodeldoch de Paracelse contre les douleurs rhumatismales et la goutte, l’alcoolat vulnéraire, le vin aromatique, le « vinaigre des quatre voleurs ».