L’association Armoni-Santé est basée dans le Sud Aveyron, à 15km de Saint-Affrique. Elle a pour but « toute action visant à favoriser la santé, au sens le plus large du terme » en proposant des accompagnements et formations. Rencontre avec Nicole Sicard, docteure en médecine et « accompagnante en santé ».
Bonjour Nicole, vous avez un parcours professionnel d’une grande richesse, au service de la santé. Pouvez-vous nous le résumer en quelques phrases ?
Une grande richesse, je ne sais pas, varié oui, c’est certain. Après avoir satisfait le rêve de jeunesse de courir sur l’océan, je suis revenue à la médecine, à une époque où la dynamique institutionnelle semblait accessible à la créativité, à l’innovation, pour le bien-être des personnes qui y avaient recours.
Rapidement devenue praticien hospitalier chef de service en gériatrie, le besoin de mieux répondre aux nécessités qui apparaissaient m’a ouvert les yeux sur la complexité de l’action auprès de personnes devenues vulnérables. Lorsque le système m’a semblé se refermer sur ce besoin de mieux faire, j’ai fait le choix de contribuer au développement de la méthodologie de soins Gineste-Marescotti, dite Humanitude, par la formation et la recherche. Au début des années 2000, je me suis formée à la naturothérapie, enseignée à la faculté de médecine de Paris XIII. Un enseignement de grande qualité, qui reprenait les bases fondamentales de la physiologie, avec une vision globale de l’être humain. J’ai suivi quelques formations à la géobiologie, à la physique quantique, aux soins énergétiques. J’ai exercé pendant quelques années en tant que médecin libéral.
Aujourd’hui, je coordonne un lieu où l’on s’organise pour accompagner les personnes dans une démarche personnelle de mieux-être, et mets en place des formations pour favoriser l’autonomie par rapport à sa santé.
Quelle expérience vous a le plus marquée ?
Beaucoup et aucune en particulier. En retraçant mon parcours, c’est l’impression d’un questionnement continu, qui a contribué à mon évolution. De la nécessité d’une technique impeccable auprès des personnes fragiles et vulnérables, à l’importance de la prise en compte psycho-émotionnelle, sociale, spirituelle, qui ont mis du temps à émerger de façon claire.
Comment voyez-vous l’avenir de notre système de santé français ?
Je ne vois pas vraiment l’avenir, mais je vois ce qui se passe aujourd’hui. On observe une certaine détresse liée à la pénurie de médecins traitants, et à la dépendance qui s’est mise en place envers un système de santé, qui, de plus, peine à répondre aux besoins de la population. Il est nécessaire que chacun retrouve du « bon sens », et reprenne la main autant que possible sur ce qui les concerne directement sur le plan de leur santé. D’un autre côté, les accompagnants doivent s’adapter pour les aider dans ce sens.
Depuis quelques années, vous vous investissez à travers l’association Armoni-Santé. Quel est son objet et que propose cette association ?
L’association a été créée en 2013. Elle a pas mal évolué depuis. L’idée est venue du constat qu’il est difficile d’accompagner une personne en difficulté de santé avec un système de rendez-vous ponctuels. Il faut du temps pour qu’une personne devienne acteur de ce qui la concerne et comprendre au moins globalement ce qui se joue à son niveau. Nous l’accompagnons avec douceur à observer de plus près ce qui se joue en elle, à le comprendre, à trouver en elle les ressources mobilisables. Ceci concerne l’aspect accompagnement.
Une autre direction prise par l’association concerne les formations, le partage des expériences accumulées du processus d’accompagnement.
Nous avons également le souhait de créer une énergie de collaboration entre praticiens de santé, par ce que nous appelons un « laboratoire de pratiques », espace de partage et de soutien.
Changer de point de vue, changer son regard sur notre santé, serait donc primordial pour vous aujourd’hui ?
Ce n’est pas vraiment changer de point de vue, de regard, qui m’importe, mais de prendre conscience d’où part ce regard, ce point de vue. Cela revient à répondre à la question de qui nous sommes vraiment, et de qui agit quand on agit. La plupart du temps, le regard sur notre santé part d’un état de peur, peur d’un avenir inquiétant, souvent issu d’histoires du passé. Il semble utile d’apprendre à discerner ce qui est directement lié au déséquilibre de ce qui provient des conséquences et de réactions qu’on y ajoute. Une fois ce bilan réalisé, en parallèle de ce que la médecine apporte, on peut mettre en place des réponses complémentaires de façon plus ciblée, moins perturbée par le contexte.
Vous venez de fêter vos 70 ans. Vous êtes une femme encore très active, jusqu’à enseigner encore l’aïkido à St Affrique. Auriez-vous un secret à nous partager sur votre forme ? A moins que ce ne soit votre amour de la Vie qui vous porte ?
Je vois bien que je suis encore active, mais je ne me pose pas la question. Tout se passe dans la continuité de la vie. Certaines activités ont cessé, d’autres, moins sollicitantes sans doute, ont pris plus de place. Il y a un besoin de poursuivre et transformer les questionnements tant qu’ils n’ont pas reçu de réponses claires. C’est sans fin, et il faut du temps pour la mise en œuvre. Le flux de la vie me porte.
Avez-vous un prochain évènement à annoncer dans le cadre des activités d’Armoni-Santé ?
Le prochain évènement est la journée Portes Ouvertes du 30 septembre permettant à chacun et chacune de venir au Bosc (commune de Saint Victor et Melvieu) afin de découvrir les locaux nouvellement rénovés de l’Association et de partager un moment convivial. Puis nos activités reprendront fin octobre avec un stage résidentiel sur l’Accompagnement en santé suivi d’un cercle pour hommes. Enfin, le nouveau cycle de formation « Re-connaître son potentiel guérisseur » commencera mi-novembre pour les personnes qui se questionnent sur le pouvoir d’autoguérison qui sommeille en elles, que ce soit pour soi ou pour les autres.
Le programme est disponible sur le site internet : cliquez-ici
