Les amateurs de musique classique auront l’embarras du choix au Château de Bournazel cet été. Trois concerts les 7, 8 et 9 août, chacun différent, offrent un programme riche et intéressant.
Le programme débute le lundi 7 à 20h avec Jeanne Mathieu au violon et Alain Roudier aux pianos viennois Boehm (1815) et Graf (1827) de sa collection personnelle interprétant Franz Schubert : sonates pour violon et piano. Dans la mémoire collective, le nom de Franz Schubert est d’abord associé à la musique vocale avec accompagnement de piano. Au cours de sa très courte vie (il mourut à l’âge de 31 ans) il composa environ 600 Lieder (en allemand, chants, ou mélodies). Mais c’est oublier que s’il pratiquait le piano, il avait aussi appris le violon et l’alto dans son enfance. Ses sonates pour violon et piano, au nombre de quatre, sont l’œuvre d’un jeune homme de moins de vingt ans, qui écrit pour le cercle de ses amis. Le violon y est traité comme support de la mélodie, de façon quasi vocale. Les pianos viennois d’époque qui seront joués dans ce programme, d’une grande délicatesse de son, permettent une exécution idéale de ce dialogue musical équilibré.
Le mardi 8 à 20h, Olga Pashchenko interprétera sur un piano viennois Conrad Graf (1827) de la collection d’Alain Roudier, Ludwig van Beethoven : bagatelles et grandes sonates pour piano. Le programme spectaculaire de ce concert nous rappellera à quel point Beethoven fut un « inventeur de son », sollicitant le piano à un niveau qu’aucun compositeur avant lui n’avait imaginé. Les Bagatelles datent de 1823-24, qualifiées avec désinvolture par le musicien de « petits riens » (kleinigkeiten). Ce sont en réalité des pièces extrêmement élaborées et inventives, d’exécution difficile en dépit de leur brièveté. Les sonates n°29 et n°32 témoignent de l’évolution de la facture de piano (dont le nom allemand est « Hammerklavier ») depuis les années 1810. Aux instruments élégants et délicats de la fin du XVIIIe siècle ont succédé des pianos riches en basses, propres à faire entendre des contrastes de plus en plus marqués. Beethoven, qui a reçu en 1817 un piano anglais de marque Broadwood, trouve ici un terrain d’expérimentation sans limite pour faire entendre une musique inouïe, au sens premier du terme, très orchestrale dans son traitement, mais qui renoue aussi avec la grande tradition allemande du contrepoint en lui imprimant une nouvelle dimension dramatique, proprement romantique.
L’ensemble Phaedrus sous la direction artistique de Mara Winter termine le programme de trois concerts le mercredi 9 à 20h avec Adonia, élégie pour un dieu déchu. Le jeune ensemble Phaedrus a pour épicentre un consort de traversos, c’est-à-dire un quatuor de flûtes traversières de la Renaissance, en bois et sans clefs, de la basse au dessus. Cette configuration presque unique aujourd’hui, mais répandue au XVIe siècle, lui donne une couleur sonore sans équivalent. Adonia, le programme présenté à Bournazel, est une évocation musicale du mythe d’Adonis, célébré en Grèce durant l’Antiquité, puis amplifié et repris en Italie durant la Renaissance. Aimé d’Aphrodite du fait de sa beauté, le jeune homme suscite aussi la jalousie des dieux et meurt tragiquement, tué par un sanglier. En souvenir de cette mort, la fête des Adonies célèbre à la fin du mois de juillet le cycle de la mort et de la vie, dans un mélange d’affliction et de sensualité exacerbée. Le programme du concert emprunte principalement à un manuscrit conservé à la bibliothèque de Modène. Il fait aussi entendre des chants et des danses, où le savant et le populaire se côtoient étroitement, issus des très nombreux imprimés édités à Venise au XVIe siècle.
Informations et réservations
Tarif plein : 25 € – Tarif réduit (moins de 18 ans) : 20 €
Tarif pour les 3 concerts d’été (7, 8 et 9 août) :
Plein tarif : 60€ – Moins de 18 ans : 50€
Réservations en ligne : cliquez-ici
E-mail : chateau.de.bournazel@gmail.com
Tél : 05 65 80 81 99 ou 06 65 54 12 42
Plus d’informations sur le Château de Bournazel sur le site internet
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