De son passé de professeur de physique-chimie, Jean-Claude Garrigou à fait table rase. Mais il a conservé sa connaissance profonde de la chimie et l’a mise au service d’une passion : le jardin, les plantes, les arômatiques en particulier.
Malvies, dans le Vallon de Marcillac où la nature est si généreuse qu’elle coule de sources et enivre les hommes. Un grand jardin à la fois sauvage et organisé pour les visites. Car Jean-Claude Garrigou aime autant cultiver ses plantes que les raconter à ses visiteurs.
La chimie mêne à tout…
Les êtres vivants sont de savants assemblages chimiques ! Ma spécialité est la chimie physiologique qui explique le fonctionnement des êtres vivants. Et peu de temps avant de prendre ma retraite je suis retourné sur les bancs de la fac pour passer un DU de diététique et de génie alimentaire. Autant par curiosité que pour remettre mes connaissances en cause auprès de personnes plus jeunes que moi.
D’où vient cette attirance pour les plantes ?
Mon père travaillait dans la teinturerie, il avait du nez, il nous a éduqué… Ce sont les odeurs qui m’ont conduit à ce jardin, c’est un coup de cœur pour les parfums du vallon de Marcillac. Il y a d’abord ce hameau de Malvies, avec ses maisons en pierre, les vastes caves voûtées… et puis le muguet, le chèvrefeuille, la reine des prés, la clématite… sans oublier les arômes du vin, du miel et de la fouace. Mon atelier d’arômes s’est donc naturellement installé ici. C’est en réhabilitant Malvies que l’idée du potager puis du jardin s’est formée, ensuite nous avons installé les plantes aromatiques dans un pré voisin. Une centaine de plans…
Il y en a tant que ça ?
Elles sont nombreuses et leur faculté d’adaptation nous a étonné, l’élichryse, endémique du bassin méditerranéen, se trouve bien ici. Est-ce dû au réchauffement climatique ? Je crois que le terrain calcaire, sec, y fait pour beaucoup… Et puis cette idée un peu sadique que si les plantes souffrent elles sentent bon.
Comment en êtes vous arrivé à fonder votre atelier d’arômes ?
Une fois que nous avons été certains de la bonne adaptation des plantes, avec mon épouse nous avons souhaité les faire découvrir et faire découvrir leurs différentes utilisations. Et l’association «Les Amis de L’Atelier d’Arômes de Malviès» est née. J’ai d’abord essayé d’aromatiser le vinaigre, je me suis initié à la viticulture et nous avons aromatisé le vinaigre avec le basilic, l’aneth, la sauge, la ciboulette, la menthe… Le vinaigre a mauvaise réputation chez les vignerons, on donc essayé de montrer que c’est un support incroyable qui méritait d’être considéré. Ensuite on a séché les plantes et fabriqué des extraits d’hydrolats, eau de rose, de menthe, de lavande… Tout cela m’a donné envie de travailler sur l’odorat parce que c’est un sens qui s’étiole si on ne l’utilise pas.
On dit que l’homme moderne a perdu l’ouïe et l’odorat…
L’odorat par manque, par désintérêt, mais on peut le travailler, donc le retrouver. Il suffit d’être curieux et ouvert d’esprit. Ne pas avoir d’a priori, ne pas se fier au parfumeur et au cuisinier mais sentir par soi-même. Un parfum est une composition qui englobe des odeurs parfois repoussantes qui vont donner aux autres leur caractère et leur longueur. Et puis une mauvaise odeur c’est subjectif. Notre vinaigre à la ciboulette est une attraction pour certains et un repoussoir pour d’autres !
De plus en plus de gens s’intéressent aux plantes pour leur apport en terme de santé ou du moins de bien-être.
J’invite régulièrement des aromathérapeutes au jardin. Les chefs utilisent de plus en plus de plantes dans leur cuisine, et les plantes soignent, ce n’est pas une nouveauté, elles sont la base de la pharmacopée mondiale. Cela n’a rien de miraculeux, il faut en connaître les limites, elles ne soignent pas tout mais contre les maux de tous les jours je peux témoigner que ça marche.
Et enfin il y a le parfum lié au souvenir… Proust et sa madeleine ne nous contredira pas…
C’est en effet une application assez récente. L’odeur est intimement liée à la mémoire et aux émotions, d’où son utilisation dans les traitements des maladies de l’âge. Et puisque nous parlons d’âge, je crois qu’il faudrait que l’on apprenne aux plus jeunes à développer leur odorat… et leur curiosité.
Découverte sensorielle
Infos et réservations : atelierdaromes@orange.fr
06 76 41 80 55
Site tourisme Conques
ATELIER D’ARÔMES
Malviès
12330 Marcillac-Vallon
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