L’Aveyron, c’est la dimension internationale ! La culture japonaise a pris en main le piton ruthénois depuis quelques années avec des expositions, des clubs ou des ateliers.
Caroline Houyez avec sa structure Yosoko Japon a voulu transmettre sa passion pour la civilisation du pays du soleil levant. Elle a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses pour nous éclairer sur son activité.
Caroline, quel est votre parcours ?
Après mes études de droit et de gestion, j’ai rejoint mon ami au Japon et nous y sommes restés 18 ans. Nous sommes revenus en 2015 avec nos quatre enfants et nous avons décidé de nous installer à Rodez. J’ai commencé mon activité en 2017, après une année d’installation, de réadaptation et de formation. En avril 2017 j’ai créé ma micro Entreprise , Yokoso – formation conseil Japon.
Pourquoi avez-vous eu un coup de cœur pour la culture japonaise ?
Le japon et moi, c’est une vieille histoire. J’y ai vécu et travaillé 18 ans, en totale immersion, sous contrat japonais et loin de la communauté française. Mes enfants étaient scolarisés dans le système japonais. Quand on vit si loin confronté à une culture et une façon de penser radicalement différente forcément elle finit par vous imprégner et modifier votre façon d’être, vos goûts, vos certitudes et votre vision de la société et des rapports humains.
Où intervenez-vous ?
Dans l’Aveyron principalement à Rodez où se trouve ma salle, mais je donne des cours également à la Salevat Peyralès depuis deux ans et à Marcillac au sein de l’association Lusine. Je suis formatrice au centre d’Etudes de Langues chez CAMPUS XIIe AVENUE, Centre formation de la CCI Aveyron.
Je fais aussi des animations dans des établissements scolaires, maison de retraite, des occasions particulières comme la nuit de la lecture l’année dernière dans le Bas Ségala. Il m’est arrivé de servir d’interprète et de traductrice pour le musée Soulages, pour la société Bosch et les rencontres littéraires d’Aubrac.
Que proposez-vous au sein de Yosoko Japon ?
Principalement je propose de découvrir la culture japonaise à travers sa langue et des ateliers manuels. Je propose de s’initier à la calligraphie, l’origami, le furoshiku et mes élèves ont réalisé des cartes de vœux japonaises.
Aux plus petits, je propose de découvrir des contes ou de parler des ninjas, des samouraïs. J’aime adapter mes animations au calendrier des fêtes japonaises qui ponctuent les saisons.
Une fois ou deux par an je propose à mes élèves de regarder un film japonais ou un animé tout en partageant des plats que chacun a apporté, japonais ou pas .
Pourquoi avoir décidé de sensibiliser à la culture japonaise en Aveyron ?
En revenant du Japon, sans engagement professionnel, mon mari et moi étions libres de nous installer où nous voulions, c’est par choix que nous nous sommes fixés en Aveyron. Grâce au bureau « Aveyron Expansion » (ancien nom de « Aveyron Ambition Attractivité) j’ai très vite découvert l’existence de la coopération décentralisée, lien d’amitié et d’échanges entre le département et la préfecture du Hyogo où se trouve Kobe. C’est une chance ! Malheureusement, peu d’aveyronnais connaissent ce lien dont on ne parle pas beaucoup en dehors du conseil départemental. J’essaie de le faire vivre à mon niveau, soutenue très amicalement par le bureau de représentation du Hyogo.
Que diriez-vous à une personne qui hésite à se lancer dans la découverte de la culture et de langue japonaise ?
Il y a beaucoup de raisons très différentes d’apprendre une langue et chaque apprenant arrive avec ses objectifs, sa façon d’apprendre et son niveau. Puisque chacun est différent, je m’adapte et propose différentes méthodes en fonction de leurs motivations et capacités de travail. Il faut juste faire le pas pour me contacter et essayer. La première rencontre que j’organise systématiquement a pour but d’évaluer ces besoins, les disponibilités et la façon d’apprendre en proposant les différents manuels que j’utilise. C’est un cours à la carte ! Pour ce qui est de la langue japonaise en particulier, c’est vrai, elle est difficile et nécessite d’y passer du temps mais en même temps une langue est la porte d’entrée d’une culture et c’est passionnant de la découvrir.
Comment définiriez-vous en trois mots la culture japonaise ?
Voilà un exercice très difficile !! Peut être, « raffinement », « rigueur » et « respect »….!!!
Quels sont pour vous les points communs entre la culture japonaise et l’Aveyron ?
Je pense que les japonais ont le goût de l’esthétique, du bel objet, du travail artisanal, sentiment qui existe aussi partout en France, mais l’Aveyron possède beaucoup de savoir-faire uniques comme la coutellerie, la maroquinerie, la céramique, les vignobles…
Mais la nature, les beaux paysages, les vieilles pierres etc.. sont également très appréciés des deux côtés. L’Aveyron est pratiquement inconnu au Japon et pourtant je suis persuadée depuis mon arrivée que ce département possède toutes les qualités pour plaire au Japonais.
Avez-vous des projets ?
J’aimerais permettre à mes élèves d’échanger davantage avec des vrais japonais, même les jeunes, à travers des échanges de vidéos par exemples ou des visios avec des classes japonaises. J’aimerais aussi diversifier mes ateliers et proposer des soirées autour d’un écrivain ou d’un cinéaste japonais. Pour le moment c’est le temps qui manque…
Quand je suis arrivée à Rodez, Patricia Sicre, professeur de danse indienne, avait organisé un événement d’une semaine dans Rodez pour faire découvrir la culture indienne. Depuis le début, je rêve de faire de même à Rodez.
Avez-vous une anecdote concernant votre activité ?
Au Japon, je donnais des cours de français à des japonais et des étrangers, leur permettant de voyager en France, de travailler avec des français, d’approcher la culture française, sa gastronomie, sa littérature,…. Finalement je fais la même chose mais à l’envers. Un de mes élèves est parti trois mois au Japon pour un stage. Aujourd’hui, il y vit, y travaille, s’est marié et est devenu papa ! Tout peut donc arriver avec le japonais, on ne sait jamais…… !
Pour plus de renseignements : https://uminokai.net/japonais-rodez/
