Rencontrer Aude Arco, couturière à St Juliette sur Viaur, c’est faire la connaissance d’une artisane humaniste avec une philosophie et un savoir faire inimitable estampillés écoresponsable.
Gentillesse et sourire à l’appui, elle a accepté de se prêter au jeu des questions réponses pour mieux la connaître et nous faire rentrer dans son univers.
Aude, racontez-nous votre rencontre avec la couture ?
J’ai commencé la couture il y a 15 ans. C’était dans un premier temps un loisir pour moi, je suis quelqu’un de manuel et créatif. J’ai toujours aimé créer, je suis passée par plein de supports dont la peinture et la musique. La création, c’est un peu mon ADN. J’ai eu un bac littéraire option arts plastiques. Un an après le bac j’ai fait une année aux Beaux Arts, j’ai compris à ce moment là que je voulais faire de l’artisanat. Bien plus tard, à l’âge de 29 ans, j‘ai passé mon CAP couture flou en candidate libre.
Quand avez-vous décidé de sauter le pas ?
Mon entreprise a vu le jour en octobre 2020. A cette époque, j’avais un emploi à temps partiel dans un atelier de retouches où j’ai fait mes premières armes. En Avril 2021, j’avais soif de liberté et je voulais marquer mes réalisations par ma griffe qui reflète ma personnalité et ma pratique en tant qu’artisane. J’avais décidé de l’appeler “La Filanthrope”. Je suis quelqu’un de passionné, je me donne à 300 % dans tout ce que j’entreprends, j’étais prête et excitée pour ce nouveau défi.
Pourquoi avoir choisi l’appellation “Le Filantrope” ?
La Filanthrope, il s’agit d’une combinaison entre un jeu de mot, avec fil et la philanthropie. Le fil de la couturière et ma démarche, un peu philanthropique, dans le sens où j’essaie, tant bien que mal, d’agir dans l’intérêt général en alliant mon savoir faire et une démarche écoresponsable et ainsi promouvoir des messages écolo.
Que proposez-vous au sein de votre entreprise ?
Je fais des créations textiles upcyclées (surcyclées). C’est-à-dire que j’utilise des matériaux qui ne servent plus et qui sont voués à prendre la poussière dans un coin ou qui seraient jetés pour ensuite les revaloriser. Je suis une personne qui attache beaucoup d’importance à l’écologie, cela se ressent fortement sur ma pratique de couturière. Je crée des sacs et des accessoires textiles. Je propose aussi un service de retouches et tous les travaux de couture dans mon atelier à Ste Juliette sur Viaur. Cette année, j’anime des ateliers pour enfants tout l’été au musée Fenaille.
Quels sont les trois mots qui vous décrivent le mieux en tant que couturière ?
Je crois que créative, minutieuse et passionnée reflètent bien ma personnalité et ma pratique.
Quels sont vos projets ?
Je souhaite développer ma marque et travailler d’autres matériaux qui seraient devenus des déchets et ainsi sensibiliser les gens au gaspillage et à leur consommation. J’aimerai démocratiser la retouche, car celle-ci permet de prolonger considérablement la vie d’un vêtement. Et pour finir j’aimerai proposer des ateliers mais je ne sais pas encore sous quelle forme. L’axe en tout cas, c’est la démarche éco responsable et éducative ! Je suis persuadé que l’artisanat doit être le refuge de toutes les valeurs humanistes que la société d’aujourd’hui a mises à mal.
Avez-vous une anecdote à nous raconter en tant que couturière ?
Il arrive que des personnes n’aient plus la notion de valeur des choses. L’industrie textile a beaucoup dévalorisé le métier et fait perdre cette notion au monde. Aujourd’hui on peut trouver un pantalon pour 20 euros, même moins, alors quand j’annonce 8 ou 10 euros pour le raccourcir, ils pensent que c’est chère, alors que ce qui devraient les choquer c’est le fait qu’on arrive à vendre un pantalon fabriqué à l’autre bout de la planète 20 euros.
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