Dominance du groupe LA DEPECHE du MIDI
Le groupe la Dépêche du Midi constitue un mastodonte de l’information régionale et de proximité. Au niveau national, il se classe quatrième, dans sa catégorie. Déjà présent en Aveyron, il est devenu incontournable depuis le rachat des Journaux du Midi en 2015. Concurrent direct des titres Midi Libre et de Centre Presse, depuis qu’ils sont tombés dans l’escarcelle du groupe dirigé par Jean-Michel Baylet, le monopole de la Dépêche est avéré, dans le département.
Par ailleurs et en Occitanie, le groupe contrôle également l’Indépendant, Midi Olympique, La Nouvelle République des Pyrénées, Le Petit Bleu d’Agen, Dépêche News (agence de presse créée en 2003), le Villefranchois-du-Rouergue, La gazette du Comminges (à Saint-Gaudens), Le journal de Millau. Le groupe détient également des sites internet d’informations régionales ou spécialisés (la Dépêche interactive, Rugbyrama.fr) etc.
En dehors de l’information, la Dépêche s’intéresse à l’événementiel (via Dépêche Events). Elle est force de proposition sur de grands événements culturels et sportifs, dans toute la région Occitanie. Le groupe se déploie aussi dans la région via ses régies publicitaires grâce notamment à l’Agence, O2 Pub ou encore Midi Media.
Sa diffusion cumulée et des plus importantes lui assure là aussi une hégémonie dans le domaine de la publicité et de l’événementiel. En Aveyron, la concurrence tente régulièrement de s’implanter, mais sans grand succès. Sur Rodez, l’hebdomadaire le Ruthénois n’a pas tenu longtemps. Tout récemment, le site Digital News s’est essayé à son tour, en vain, quand Le Petit journal et l’Hebdo font de la résistance. Aujourd’hui, si personne ne se lance sur le papier, d’autres ont fait leur place au soleil sur le net. Il s’agit, par exemple, de Media 12. Ce média sur la toile est spécialisé dans l’actualité économique en Aveyron.
Au sein du groupe la Dépêche du Midi en Aveyron, c’est sans conteste le journal Centre Presse qui arrive tout en haut du podium (en termes de diffusion). Il est aussi classé n°1 au niveau national (en tant que quotidien d’information générale, à l’OJD, source syndicale Alliance). Ce quotidien historique est intimement lié au département. Il rayonne principalement sur Rodez et le Nord Aveyron, sur le bassin decazevillois, le Villefranchois et beaucoup moins dans le Sud du département. Le quotidien dont l’ADN est la proximité avec ses lecteurs se targue d’un taux d’abonnement record.
Et comme tous les médias du département, Centre Presse a pris aussi le virage numérique en 2013, en créant un site numérique (www.centrepresseaveyron.fr), ainsi qu’une application Ipad et androïd.
Le quotidien a également lancé une nouvelle version, de son supplément l’Aveyronnais du dimanche. Ce supplément hebdomadaire s’adressait aux Aveyronnais de Paris. Il avait été supprimé après 2008 (quand Sud-Ouest avait acheté les Journaux du Midi).
C’est donc fort d’une rédaction de journalistes professionnels basés au siège à Rodez et de centaines de correspondants que le journal Centre Presse continue sa mission d’informations auprès de ses lecteurs. Ce maillage de l’Aveyron permet au quotidien d’aborder l’actualité dans quasiment tous les petits villages et bourgs, tout en offrant une couverture sportive, politique et nationale.
L’Empaillé est né d’un constat : «… partout c’est le même cas. Ici comme ailleurs, on a des gros groupes de presse, tenus par des grandes fortunes. Conséquences, il manque des voix discordantes, il manque du pluralisme, des relais, pour parler, entre autres, des luttes sociales…». Nous dit Simon Grysole membre cofondateur de l’Empaillé.
Nous sommes en Occitanie, et le point de mire est le groupe La Dépêche.
L’Empaillé est né en 2016 dans le vallon de Marcillac.
Une terre riche d’associations et une zone d’accueil pour un retour à la terre, à l’autogestion et aux marginaux du système libéral.
Qui se retrouvent pour vivre une autre vie, dans l’entraide, la solidarité, le moins consumérisme et un besoin vital de démocratie, la vraie, celle où la souveraineté émane du peuple. A l’origine du journal, quatre ou cinq personnes.
Le titre : L’Empaillé.
En terme populaire, s’empailler c’est de disputer, débattre avec passion, sans courtoisie. Le choix un journal papier, qui attendra le lecteur sur les présentoirs, sans faire du bruit : un peu inerte, autrement dit empaillé.
«…c’est un journal local d’infos, d’enquêtes, de contre informations. Un journal indépendant, sans actionnaire ni publicité, avec une ligne politique claire, du côté des luttes sociales, du monde militant et syndical. C’est sûr qu’il y a un partie pris que l’on ne cache pas si on lit le journal…». Barre à gauche toute.
L’Empaillé se voulait trimestriel, mais finalement il paraît de façon informelle. La faute au gros «travail» de rédaction, et de relecture de certains articles, par des concepteurs qui sont tous bénévoles. Des bénévoles pas forcément disponibles, puisque tous ont des activités ou des professions à côté.
En cinq ans, huit numéros de L’Empaillé sont sortis dans les kiosques.
Au début, L’Empaillé a tiré à six ou huit mille exemplaires et était lu en Lozère, dans le Lot et l’Aveyron.
Le journal s’intéresse à tous les débats qui traversent la société. Et en premier, en bon adversaire, au groupe La Dépêche. La Dépêche à laquelle il reproche ses choix éditoriaux, son manque d’enquêtes et son soutien actif à la Macronie. Le dernier numéro de L’Empaillé évoque l’histoire de ce journal, ses compromissions avec le gouvernement actuel. Souvent mal perçu par ses lecteurs.
L’Empaillé, rend compte de dossiers locaux, comme les luttes de l’Amassada, le projet de stockage de déchets, mais aussi, des sujets nationaux ou internationaux, qui amènent à d’autres analyses que celles transmises par la presse en général et incite aux débats d’idées.
Ecologie, agriculture, culture, en fait rien n’est étranger à L’Empaillé.
Fort de son courrier de lecteurs et de ses abonnés, le dernier numéro de L’Empaillé s’ouvre à l’Occitanie. Le journal – dorénavant trimestriel – est présent dans douze départements pour secouer l’information traditionnelle. Le numéro de Mars a été tiré en 29000 exemplaires.
«… on sort du journal militant où l’on aurait une ligne un peu stricte. On peut accueillir des gens qui ne sont pas sur notre «ligne politique», mais qui écrivent des papiers qui nous intéressent …»
Après cinq ans d’existence, L’Empaillé a quatre cent cinquante abonnés, dont cinquante ont adhéré dans les dernières semaines. Une preuve sur l’envie ou la volonté d’information des citoyens, à la recherche d’une presse libre, conçue comme un contre-pouvoir.