Inclassable. Le mot qualifie autant l’homme que ses créations, comme s’il refusait d’être mis en boîte et catalogué. C’est ce qui donne leur personnalité aux spectacles de Wally qui marient humour, chansons, jeux de mots, absurde pour créer l’émotion.
Rançon de la gloire, Lillian Derruau se produit peu en Aveyron, beaucoup de scènes le réclament. Son prochain passage à La Baleine à Onet le Château sera l’occasion de présenter le « Projet Derli », sa dernière création musicale. En attendant, voilà Wally.
Pourquoi Wally ?
C’est un surnom que j’ai attrapé comme ça quand j’étais gamin à Viviez. On regardait un dessin animé qui s’appelait Walygator, le gator est tombé, Wally est resté.
Wikipedia vous range dans la catégorie auteur-compositeur-interprète et humoriste. Comment cela vous est-il venu ?
Je fais de la scène en professionnel depuis 30 ans, mais en fait j’ai commencé quand j’avais 13 ou 14 ans. Tout est partie de la guitare et de Brassens ; à cet âge les gamins écrivent des poèmes, moi j’écrivais des chansons, je ne les écrivais pas seul, c’était la création d’un groupe, et ça continue toujours… Chez Brassens les mots m’ont tout de suite autant intéressé que la musique ; ceux que je ne comprenais pas j’allais les chercher dans le dictionnaire. Plus tard ça a été Boris Vian, Graeme Allwright, Leforestier, Font et Val… De l’humour potache, pas agressif. A cette époque à Decazeville il y avait pas mal de groupes de rock, et donc on voyait qu’il était possible de se produire sur scène. Tout a vraiment débuté lors d’un grand radio-crochet des fêtes de Decazeville quand Philippe Lebrun à chanté « Ma ville ». Là j’ai vraiment réalisé que l’on pouvait écrire ses paroles, les chanter, et s’adresser à un public.
Comment êtes vous passé au spectacle d’humour ?
Ça c’est fait beaucoup plus tard mais très naturellement parce que j’ai toujours pratiqué l’autodérision. Si l’on veut faire rire les autres il faut d’abord pouvoir rire de soi, apporter un certain détachement à ce que l’on peut raconter. Et je note que beaucoup de gens qui se disent humoristes ne supportent pas qu’on se moque d’eux…
L’autodérision serait la recette de l’humour que vous pratiquez, jamais méchant, jamais grinçant…
Je le crois. Mais je ne me considère pas comme humoriste ; ce n’est pas une discipline comme le théâtre ou la musique et c’est là où on confond tout aujourd’hui… Il y a des gens qui sont humoristes comme ils seraient plombiers… Dans mon spectacle « Destructuré » j’utilise toute la palette de l’humour, les jeux de mots, les gags visuels, le non sens, l’humour noir, les chansons courtes. Et surtout, je propose un rire populaire.
Avez-vous une inspiration aveyronnaise ?
J’habite en Aveyron, mais ces racines ne sont pas aussi importantes que ça. Mon inspiration vient de l’observation et de l’écoute des gens, et donc des Aveyronnais. Je me refuse à faire du régionalisme, les sujets que j’aborde sont généraux, j’utilise tous les matériaux du rire qui passent à ma portée.
Qu’est-ce que/qui vous faire rire?
L’humour involontaire. Les approximations, les trouvailles, les aphorismes, les brèves de comptoir, cette pensée un peu ramassée. Et vraiment les gens ont du talent. J’en ai fait une chanson d’ailleurs.
Au cours de vos spectacles vous recherchez le contact avec le public, vous l’apostrophez, est-ce que c’est important ou bien est-ce une technique de scène ?
Un peu les deux. La réussite du spectacle tient souvent à la façon dont on entre en scène, comment on se présente à des gens qui vous voient souvent pour la première fois. Avec le temps c’est ce que j’ai appris, ensuite, tout peut se passer. Ce métier est une escroquerie… Il faut donner l’impression aux gens que l’on fait ça pour la première fois alors que c’est la trois centième… Mais je fais quand même ce métier pour rencontrer le public, le rapport frontal avec lui est essentiel, il faut établir cette liaison et celle-là elle est bien réelle.
Toutes les infos :
www.wally.com.fr
