François Cogne, de souche rouergate par sa mère, est né près d’Aubin, au Gua en 1876. Les familles sont venues travailler comme briquetiers dans ce secteur en développement.
Mais en 1886 les Aciéries et Forges du Gua ferment, il vaut alors mieux « émigrer » à Paris. Sans fortune, l’avenir artistique de François pouvait paraître improbable. Toutefois, reçu 2e de la section sculpture à l’école Boulle à Paris, et en 1894 aux Beaux-Arts (atelier de Barrias) il décide de poursuivre dans cette voie.
La famille n’est pas riche, François lui-même marié, a deux enfants, et doit travailler dur, notamment pour des décors d’édifices : mairie du 18ème arrondissement, église St Bernard, pavillon de l’Indochine à l’exposition universelle de 1900 … En 1907 le projet du musée des beaux-arts de Rodez est confié à l’aveyronnais André Boyer, également issu des Beaux-Arts ; il sollicite Cogne pour une partie des éléments sculptés des bâtiments, qui restent une des rares commandes en Aveyron du sculpteur.
Blessé à la guerre il est affecté dès 1916 auprès de l’État-major. Son talent est reconnu, honoré par des prix à divers Salon d’artistes, on lui confie des bustes et statues de militaires (Joffre, Pétain, Dubail, Nivelle…), la ville de Paris lui commande la statue de Clémenceau près du Petit Palais.
La clientèle s’élargit : Briand, Jaurès, Anatole France, le pape Pie XI, le Roi d’Espagne…
Le Musée Denis Puech à Rodez possède une œuvre à laquelle il tenait particulièrement : le Silence.
En fin de carrière, il propose à la ville de Rodez d’être héritière de son atelier, avec de nombreuses maquettes et œuvres, s’engageant à financer lui-même les aménagements nécessaires. Mais la ville refuse, par manque de place.