Né en 1792 à Rodez, François Gracchus Cabrol habite le quartier, ses parents ont un commerce Place du Bourg. En 1810 il choisit une carrière militaire, avec une formation à Polytechnique. Après l’épisode Napoléonien, il est basé à Toulouse, mais ne voit pas là d’avenir, et obtient un congé sans solde à l’été 1925.
A cette époque, le duc de Decazes poursuit un projet novateur et ambitieux : ayant acquis des concessions à la Salle et à Firmy, il créée en juin 1826 « La Société des Houillères et Fonderie de l’Aveyron » misant sur le canton d’Aubin alors sous-exploité. En mai 1827, François Cabrol est nommé directeur. Il choisit l’emplacement des futurs hauts fourneaux sur la Forézie, s’adjoint des spécialistes anglais et belges. Partant de rien, les débuts sont difficiles, mais les évolutions vont bon train. L’agglomération où logeaient cadres et ouvriers s’est développée, le nouveau village est appelé Decazeville ; Cabrol doit faire régner un bon ordre entre une population venue de divers horizons. Il sollicite le préfet pour que Décazeville soit érigée en commune. Les statuts sont rédigés en juillet 1832.
La même année, le rapport d’un des administrateurs, Pillet-Wills, loue les qualités exceptionnellement concentrées sur la personne de François Cabrol, mais relève toutefois des revenus insuffisants et demande une réforme radicale. Cabrol de tempérament impétueux, démissionne en 1833.
Il met son temps à profit, et dépose des brevets d’invention : en 1835 un système de préchauffage de l’air de combustion soufflé dans le haut fourneau, permet de limiter la consommation de charbon de bois (le système est expérimenté à Alès et appliqué à Decazeville en 1838). Il réintègre la direction du site.
En 1852 il étudie la structure d’un pont avec arche centrale métallique d’une portée de 44 m, sous laquelle passe l’Ady ; l’ensemble de la structure de pierre est sur 155 m, plusieurs arches relient les culées aux flancs des montagnes. Le viaduc de l’Ady est construit dès 1855 pour acheminer le minerai de fer venant de Montdalazac vers Firmi. Une notice descriptive sur le Viaduc, est éditée en 1891, par Elie Cabrol, en hommage à son père.
Dès 1846 François Cabrol s’est lancé dans la politique, motivé par l’intérêt de ses concitoyens, toujours préoccupé de la situation de ses ouvriers. « Vous avez la bourse aussi généreuse que le cœur » cette appréciation d’Élie Decazes est parfaitement justifiée.