Sculpture de LEBON
Sculpture plade du Bourg (Rodez)

Après un passage au foirail, comme bien des sculptures ruthénoises, celle de Blazy Bou est revenue à sa place d’origine : place du Bourg. Retour naturel, à proximité de sa maison natale, en 1776 rue des Toiles, quartier des tailleurs et de marchands d’habits. Ne cherchez pas la rue des Toiles, elle porte désormais le nom de ce bienveillant personnage : Lebon

Après un apprentissage de tailleur, Blazy Bou s’installe à Paris. Il a 24 ans. Son talent et ses efforts lui assurent une une riche clientèle. Fréquentent alors son atelier des personnages célèbres, parmi lesquels Chateaubriand, pour qui il confectionne l’habit de pair de France, mais aussi des étudiants démunis qui trouvent auprès de lui soutien… et aides financières. A 37 ans, la maladie l’oblige à cesser son travail ; il assure son avenir par des placements financiers fructueux. C’est alors qu’il troque « Blazy Bou qui sonne mal pour des parisiens » pour Lebon.

Ses pensées tournées vers Rodez.
Le 25 novembre 1846, Blazy Bou dit Lebon, meurt chez lui à Versailles, entouré de deux fidèles amis. Quelques jours plus tard, les Ruthénois apprennent qu’outre ses cousins et amis, la ville hérite de son immense fortune. Son notaire explique comment, depuis des années, il réfléchissait au contenu de son testament : «… esprit élevé, charitable et pénétré du besoin de faire du bien à ses concitoyens malheureux. Ce fut la pensée qui l’occupa constamment pendant des années de son existence… »
Le testament comporte des clauses précises quant à l’usage de ces rentes : « Faciliter aux enfants indigents, aux orphelins en particuliers, le moyen de se donner un métier pour gagner leur vie ; inciter les jeunes filles à la vertu, en donnant une dot modeste, à celle que ses bonnes mœurs et sa bonne conduite envers ses parents feront juger digne de cette récompense ; procurer aux ouvriers intelligents, qui voudront se perfectionner dans leur art, des moyens d’instruction en prescrivant que la bibliothèque de la ville achètera les ouvrages utiles à leurs besoins ; consacrer une somme considérable à l’augmentation de la bibliothèque de la ville, et former une belle bibliothèque ; soulager les pauvres honteux, et leur donner une existence dans leur vieillesse, quand leurs bras ne seront plus assez fort pour le travail, mais n’accorder cette récompense qu’à ceux qui n’ont pas souillé leur vie par des fautes ; enfin, assurer au bureau de bienfaisance de la ville les moyens de secourir la misère de tous les instants, distribuer de la nourriture à ceux que les infirmités momentanées arrachent au travail.»

Pour notre “mémoire par l’exemple“.
Blazy Bou avait joint sont portrait à sa demande d’ériger une statue. Il faut attendre 1900 l’inauguration d’un buste signé Denys Puech. Ce personnage qui n’a pas cherché à être glorifié de son vivant, a peut-être vu là une manière d’ inciter aux efforts et à la vertu par son propre exemple.

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